18041859 Haïti-République dominicaine : rémanences et promesses La période qui va de 1804 à 1859 marque l’entrée dans l’époque contemporaine d’une nation nouvelle : Haïti. Mais aussitôt né, le pays doit faire face à un dilemme : franchir la ligne de démarcation qui le sépare de la colonie espagnole de Santo Domingo ou se contenter du cadre étroit de l’ancienne colonie Téléchargerce vecteur : Antilles, République dominicaine, Haïti,, carte, atlas, carte du monde, - JF79YG depuis la bibliothèque d’Alamy parmi des millions de photos, illustrations et vecteurs en haute résolution. Ils'agit de mesurer la dépendance d'Haïti envers la République dominicaine à l'aune de la porosité de la frontière insulaire. Selon l'échelle d'analyse, la dépendance se fait parfois interdépendance. Le terme d'Etat fragile semble s'imposer dans les institutions internationales, et son application au cas haïtien paraît révélateur Dansla plus vieille carte documentée de l’île, cette région est nommé Montes de Haïti (Montagnes Haïti). Les termes coloniaux de Saint-Domingue et Santo Domingo sont parfois encore appliquée à toute l’île. Et ce, bien que ces noms se rapportent, respectivement, pour les colonies qui sont devenus Haïti et la République dominicaine. Haïtiet la République dominicaine, une question de frontières de François Blancpain - Collection Espace outre-mer - Livraison gratuite à 0,01€ dès 35€ d'achat - Librairie Decitre votre prochain livre est là Idéal pour préparer son voyage, planifier son itinéraire et se déplacer de manière autonome• Papier résistant à l’eau• Cartographie du terrain et index des villes inclus• Cartes de la ville de Port-au-Prince et de Saint-Domingue• Carte de l'île aux tortues• La légende comprend: attraction, parc, hôpital, institution, Naissancede la République dominicaine. Le 27 février 1844, quarante ans après l'indépendance d' Haïti, la population créole de la partie orientale de l'île, de langue espagnole, profite d'une grave crise politique pour s'émanciper. C'est ainsi que naît la République dominicaine ( República Dominicana ), aussi appelée Saint-Domingue LaRépublique-Dominicaine partage l'île d'Hispaniola avec Haïti. L'île d'Hispaniola est la deuxième plus grande île des antilles après Cuba, avec une superficie de 73 930 km². Elle est située au sud du 20e parallèle. Elle mesure 650 km environ d'Est en Ouest et 250 km du Nord au Sud. La République Dominicaine occupe les 2/3 de l'Est Lacapitale est la ville portuaire de Saint-Domingue. Géographie. Hispaniola se trouve entre les îles de Cuba et de Porto Rico. Elle est partagée entre la République Dominicaine (les deux tiers est de l’île) et Haïti. L’île possède des vallées fertiles, des zones désertiques et 4 chaînes de montagnes. Le pic Duarte (3 175 mètres Unecarte routière imperméable et recto-verso de la République dominicaine et d’Haïti pour mieux s’y retrouver. Idéal pour planifier votre voyage et se déplacer de manière autonome sur cette île des Caraïbes divisée entre les deux États. Cette carte propose des plans de centre-ville pour Saint-Domingue et Port-aux-Princes. De petits textes en anglais apportent des précisions PLLV. Frontière entre Haïti et la République dominicaine Frontière entre Haïti et la République dominicaine Caractéristiques Délimite Haïti République dominicaine Longueur totale 376 km Particularités Terrestre et maritime ; divise l'île de l'Hispaniola Historique Création Traité de Ryswick 1697 Tracé actuel 21 janvier 1929 Carte montrant l'évolution de la frontière. La frontière entre Haïti et la République dominicaine est la frontière qui sépare sur un axe nord-sud, l’île d’Hispaniola entre ces deux États. Historique Née de la scission de l’île d’Hispaniola entre la France et l’Espagne, officialisée par le Traité de Ryswick en 1697, la frontière entre les deux colonies n’avait cependant pas de limites officielles précises. Durant l'époque coloniale, les métropoles signèrent plusieurs conventions dans l'intention de délimiter celle-ci, en particulier, les traités d'Aranjuez en 1777 et celui de Bâle en 1795 qui n'apportèrent néanmoins aucune solution au problème. Au XIXe siècle, la ligne de la frontière disparaît plus d'une fois lors des invasions, ou des tentatives d'occupation du territoire dominicain par les Français durant la Révolution et le Premier Empire, puis haïtiennes. Après plusieurs conventions infructueuses d’arbitrage entre les deux pays et une tentative de conciliation émanant du Pape Léon XIII en 1901, elle fut formellement définie sous l’égide des États-Unis qui occupèrent Haïti de 1915 à 1934 et la République dominicaine de 1906 à 1924 par le Traité du 21 janvier 1929 signé à Port-au-Prince par les présidents, Horacio Vásquez et Louis Borno. Celui-ci fut complété par l'accord du 17 février 1935 signé également à Port-au-Prince par les présidents Sténio Vincent et Rafael Leónidas Trujillo Molina, destiné à régler les litiges de démarcation nés à la suite de la première convention ; par le protocole additionnel du 9 mars 1936 signé par les mêmes présidents dans la capitale haïtienne. En 1937, à l'instigation du président Trujillo, l'armée dominicaine se livre à un véritable nettoyage ethnique à l'encontre des Haïtiens établis du côté dominicain de la frontière. Trujillo craint que la pression démographique exercée par la paysannerie haïtienne en manque de terres sur la zone frontalière ne finisse par mettre en péril l'intégrité territoriale du pays[1]. Environ 20 000 Haïtiens souvent nés sur place sont assassinés[2],[3]. La République dominicaine annonce par la voix de son président Luis Abinader le 27 avril 2020 qu'elle entamerait la construction d'une clôture le long de ses 376 kilomètres de frontière avec Haïti afin de freiner l'immigration illégale et le commerce illicite avec ce pays, a déclaré le président dominicain[4]. En février 2022, la construction d'un mur en béton de 164 km de long, sur les 380 km de frontière terrestre, démarre pour un coût estimé de 37 millions de dollars[5]. Tracé Elle est ainsi fixée par les derniers accords, du nord au sud Elle part de l'embouchure de la rivière du Massacre, suit ce cours d'eau puis la rivière de Capotille jusqu'à sa source. Elle passe par le morne Grime, rejoint la Rivière-des-Ténèbres, suit la route internationale et l'Artibonite jusqu'à son confluent avec la rivière Macassia. Elle remonte la rivière Macassia jusqu'à San Pedro et passe au fort Cachiman. Elle coupe ensuite la rivière Los Indios en se dirigeant vers l’Étang Saumâtre. Après avoir longé le côté est de l’étang, elle passe à El Numéro, Maré Citron, Gros Mare, descend la rivière des Pédernales jusqu'à son embouchure entre les villes de Anse-à-Pitres et Pedernales. Postes-frontières Il existe quatre passages sur cette frontière qui sont du nord au sud Poste-frontière haïtien Poste-frontière dominicain Observation Ouanaminthe Dajabón Deuxième point de passage en importance 31 % des échanges transfrontaliers s’y effectuent. Belladère Comendador 5 % des échanges transfrontaliers. Malpasse Ganthier Jimaní C’est le plus important poste-frontière. Il représente 51 % des échanges transfrontaliers, puisque la route qui le franchit relie directement les deux capitales Port-au-Prince et Saint-Domingue. Anse-à-Pitres Pedernales 3 % des échanges transfrontaliers. Galerie Carte des frontières - Nord Carte des frontières - Centre-Nord Carte des frontières - Centre-Sud Carte des frontières - Sud Lien externe Traité de la Société des Nations de 1936 Notes et références ↑ en Richard Lee Turtis, A World Destroyed, A Nation Imposed The 1937 Haitian Massacre in the Dominican Republic », Hispanic American Historical Review, vol. 82, no 3,‎ 2002, p. 600 ↑ Robert Pack éd. et Jay Parini éd., Introspections, PUB, p. 78 ↑ en Alan Cambeira, Quisqueya la bella the Dominican Republic in historical and cultural perspective, Sharpe, 1996, 286 p. ISBN 1-56324-936-7, p. 182 ↑ La République dominicaine va construire une clôture le long de sa frontière avec Haïti », La Tribune,‎ 28 février 2021 lire en ligne, consulté le 28 février 2021 ↑ La République dominicaine entame la construction d’un mur à sa frontière avec Haïti » , sur Le Monde, 21 février 2022 Dernière mise à jour du contenu le 08/07/2022. Une carte routière imperméable et recto-verso de la République dominicaine et d’Haïti pour mieux s’y retrouver. Idéal pour planifier votre voyage et se déplacer de manière autonome sur cette île des Caraïbes divisée entre les deux carte propose des plans de centre-ville pour Saint-Domingue et Port-aux-Princes. De petits textes en anglais apportent des précisions historiques sur les grandes périodes de l’histoire de ces deux informations touristiques sont identifiées à l’aide de symbole sur la carte récifs de corail, parcs nationaux, aéroports, jardins botaniques, sites d’intérêt naturel, attraits, ruines, vestiges historiques, églises, terrains de golf, hébergement, palais, châteaux, plages, plongée, épaves de bateaux, phares, grottes, vues panoramiques, musées, légende est en anglais et en espagnol et en français pour la partie haïtienne. MOBILITÉS ET MIGRATIONS Colonisation une empreinte matricielle indélébile De la mobilité en Caraïbe Dialogue sur la migration caribéenne Emancipations et nouvelles mobilités XIXe s. Immigration haïtienne Les décisions récentes de la politique migratoire en République Dominicaine Les migrations intra-caribéennes 2020 L’immigration haïtienne en République Dominicaine L’ "anti-haïtianisme" en République Dominicaine ? Migrations 1960-1990 Migrations 1990-2010 Migrations 2010-2017 Migrations nouvelles tensions Migrations intra-caribéennes Mobilités de l'appropriation violente Révolution des énergies et du transport L’immigration haïtienne en République Dominicaine 1. Les origines de l’immigration haïtienne en République Dominicaine La République Dominicaine RD et la République d’Haïti RH partagent le même espace insulaire. Cela explique - en partie - le fait que l’immigration haïtienne en République Dominicaine ait toujours existé. Cependant, cette immigration s’accentue au XIXe siècle, jusqu'à atteindre une ampleur considérable au XXe siècle lors de l’occupation étasunienne. De 1915 à 1934, les États-Unis d’Amérique occupent Haïti, puis de 1916 à 1924 ils occupent la République Dominicaine, c'est-à-dire que pendant une certaine période les États-Unis occupent l’intégralité de l’île Hispaniola. Pendant cette période, les États-Unis d’Amérique EU mettent en place une économie de plantation basée sur la canne à sucre. Pour mener à bien leurs cultures, ils ont besoin d’une main-d'oeuvre peu qualifiée et sous-payée. Très rapidement, les dominicains manifestent leurs réticences à l’égard de ce travail qu’ils dédaignent. Pour eux, c’est un travail de bon à rien » qui correspondrait davantage à un Haïtien »… Débute alors l’immigration massive des Haïtiens vers la partie ouest de l’île. Ce passage de l’histoire est très révélateur de la réputation des Haïtiens en République Dominicaine et entérine également la soi-disant infériorité » du peuple haïtien. 2. Les causes de l’immigration haïtienne des enjeux sociaux, économiques et environnementaux On peut alors se demander pourquoi est-ce que les Haïtiens affluent en République Dominicaine ? Outre la tradition de l’exil, la raison est claire c’est dans l’espoir d’obtenir des meilleures conditions de vie. En effet, Haïti est un État fragile souffrant d’un taux de chômage très élevé, d’une désorganisation des services sanitaires, ainsi que d’une extraordinaire instabilité politique. De plus, il est important de souligner le fait que le pays ne s’est que très peu développé pendant l’occupation étasunienne, contrairement à sa voisine qui jouit d’une économie de plantation florissante. Cela signifie que la République Dominicaine offre des possibilités de travail que la République d’Haïti n’est pas en mesure de proposer à ses citoyens. À partir des années 1980, ce dynamisme s’affirme. On observe alors un accroissement des échanges entre les deux parties de l’île, ainsi que le développement et l’essor des relations commerciales. Cela se matérialise, par exemple, à travers l’émergence des marchés frontaliers. Carte n°1 Carte des marchés frontaliers en République Dominicaine Auteurs Caroline Chappé en collaboration avec Maxime Gueho, 2018. Au nombre de quatorze, ils couvrent l’ensemble de la frontière du côté dominicain. Les marchés les plus importants correspondent aux principaux points de passage officiels de la frontière, à savoir en partant du Nord vers le Sud Dajábon, Elias Piña, Jimaní et Pedernales. Ce sont de véritables lieux de rencontre entre les deux pays et un moment d’effervescence commerciale. En effet, les jours de marché environ 2 jours par semaine, la frontière s’ouvre et sous la surveillance souvent abusive de l’armée dominicaine, ces zones de passage frontalières ont la réputation d’être des zones de rackets organisées par l’armée dominicaine à l’encontre du peuple haïtien, les Haïtiens ont le droit de traverser la frontière pour aller commercer. Il s’agit de produits alimentaires riz, haricots rouges, farine, café, mais également de ce que l’on nomme le commerce des pèpès » c'est-à-dire des vêtements, sacs, chaussures d’occasions. Une fois le marché fini, les Haïtiens doivent retraverser la frontière dans les plus brefs délais. Beaucoup se sont établis dans les villes frontalières haïtiennes Ouanaminthe, Balladère, Malpasse, Anse-à-Pitre, alors que d'autres retournent à la capitale de Port-au Prince afin de revendre les produits achetés à un prix plus élevé. Dans les deux cas, on constate que cette activité économique est indispensable à la population haïtienne, car elle offre des possibilités de travail inestimables, mais également, car les prix des produits quotidiens sont en moyenne 25 % moins chère que dans le commerce traditionnel. Aussi, les opportunités inédites de travail présentes à la frontière du côté dominicain vont faire de cette région la terre promise » pour de nombreux Haïtiens qui pensent qu’en traversant la frontière leur vie sera bouleversée. L’intensification des interactions suscite un fort enthousiasme pour la région frontalière, à tel point que celle-ci, jusqu’alors reléguée à une importance périphérique, devient le lieu de commerce le plus rentable de l’île. Cette période marque un renouveau dans les relations dominicano-haïtiennes. Cependant, notons que l’ouverture économique est surtout profitable à la République Dominicaine. En effet, le premier élément frappant de l’inégalité commerciale entre les deux pays est d'ordre territorial et infrastructurel. Cela s’illustre parfaitement à travers l’exemple des marchés frontaliers, puisque ces derniers sont exclusivement présents du côté dominicain de la frontière. Un autre élément à prendre en compte est la disparité des économies respectives des deux pays. En effet, ces dernières sont fortement inégales, et pourtant, elles sont placées au même niveau dans les rapports commerciaux. Cela entraîne un désavantage insurmontable pour Haïti. En 2014, le Centre de facilitation des Investissements CFI d’Haïti enregistre un déficit de la balance commerciale avec la République Dominicaine estimé à 1,419 milliard de dollars » . Ce déséquilibre favorise la désorganisation du commerce qui se manifeste alors à travers la croissance spectaculaire du commerce informel. Mais au XXIe siècle, un autre élément vient catalyser la migration haïtienne en République Dominicaine, il s’agit de la dégradation de l’environnement. Véritable fléau en République d’Haïti, il est intrinsèquement lié au processus de déforestation intensive qui débute en 1825 dans le pays. Ce phénomène est dû à de nombreux facteurs, dont le plus significatif est celui de la production de bois. En effet, le manque d’énergie électrique dans le pays, entremêlé à une croissance toujours plus accrue de la démographie, a entraîné une déforestation intense, dont la finalité est de générer du charbon de bois. Selon la Banque Mondiale, 80 % de la population haïtienne aurait encore recours au charbon pour cuire ces aliments. Ainsi, la disparition quasi totale de la couverture végétale favorise l’apparition de sécheresses répétées et contribue à l’inaccessibilité de l’eau, car lorsqu’une zone forestière et montagneuse est déboisée, l’eau de la pluie ne pénètre plus dans le sol, mais au contraire ruisselle à sa surface écoulement des terres. De facto, la végétation ne peut plus être alimentée sécheresse et les nappes phréatiques ne peuvent plus se régénérer manque d’eau et pollution de l’eau. Photo n°1 La déforestation à Haïti Source photo de Eladio Fernandez s’intitulant Les collines dans arbres du Massif De La Hotte, Haïti » traduction française. Adresse URL S’ajoute à la dégradation de l’environnement, le risque de catastrophes naturelles. L’Hispaniola, est en effet particulièrement exposée aux risques de catastrophes naturelles. Cependant, Haïti, de par sa situation économique, sa situation environnementale, son manque d’infrastructures viables et de par son manque de préparation, est bien plus vulnérable que la République Dominicaine. Cela s'est vérifié lors du séisme de 2010 à Haiti, qui a provoqué la mort de plus de 300 000 personnes chiffre discutable dû au manque de données et au moins autant de blessés. Le bilan est catastrophique et provoque la désarticulation sociale » du pays. Ceux qu’on appelle désormais les migrants environnementaux » cherchent à fuir par tous les moyens cette situation apocalyptique. Face à ces scènes dignes d’un film d’horreur, la République Dominicaine ne peut rester insensible. Ce fût le premier pays de par sa proximité à mobiliser les ressources nécessaires pour venir en aide au peuple haïtien. Cela se traduit par des récoltes de don, par l’ouverture de la frontière afin de pouvoir permettre au plus grand nombre d’avoir accès aux soins hospitaliers, mais également à travers d’innombrables mouvements de solidarité exemple beaucoup de médecins bénévoles se sont rendu sur le territoire haïtien pendant plusieurs mois afin de venir en aide à la population. 3. La crise migratoire récente 2010 - 2019 Cet épisode tragique de l'histoire de l’île Hispaniola provoque des milliers de migrations internes et internationales - notamment vers l’Amérique Latine le Chili ou vers l’Amérique du Nord Canada - mais aussi et surtout l’accroissement des migrations vers la République Dominicaine. En effet, cette dernière apparaît alors comme LA solution pour des milliers de migrants en quête de travail, de santé, d’éducation et qui n’ont plus rien à perdre. Ainsi, le séisme de 2010 propulse le problème de la migration haïtienne en République Dominicaine au rang de crise migratoire d’ampleur exceptionnelle. La classe moyenne haïtienne - comme les entrepreneurs ou les étudiant - va également être séduite par les opportunités qu’offre le pays voisin. Très vite des millions d’Haïtiens vont tenter de changer leur destin, si bien que les villes frontalières vont être submergées par une croissance démographique inédite. Bien que les données concernant l’immigration haïtienne en République Dominicaine soient impossibles à déterminer avec exactitude, le gouvernement dominicain estime que depuis le séisme de 2010, l’immigration haïtienne a été multipliée par deux. Cela provoque deux conséquences majeures. La première est l’irrégularité des migrants qui représente une difficulté capitale puisqu’elle engendre des situations d’asservissements de la population. La deuxième conséquence est le coût financier de la crise migratoire pour la République Dominicaine. Cela s’illustre parfaitement à travers l’exemple de la scolarisation des enfants haïtiens dans les écoles de la zone frontalières et d’avantages encore à travers l’exemple de l’accès à la santé. En effet, le manque d’intérêt du gouvernement haïtien pour sa population, ainsi que son inefficacité dans la mise en place de politiques publiques se répercute directement sur la République Dominicaine. Par exemple, en 2013, la République Dominicaine avait investi 5,300 millions RD$ soit 103 $ américains dans les soins destinés à la population haïtienne. En majeure partie, il s’agit de femmes qui traversent la frontière dans le but d’accoucher dans des conditions plus dignes. L’accès à la santé et à la Sécurité Sociale est bien souvent une source de stress pour les migrants, d'autant plus lorsque ces personnes sont en situation irrégulière barrière de la langue, risque d’être dénoncé à la police. Selon une enquête de l’Oficina Nacional de Estadística de la République Dominicaine datant de 2012, 91,8 % des migrants haïtiens en République Dominicaine ne sont pas en mesure de posséder une sécurité sociale. On comprend alors la charge économique que cela représente pour la RD ; car malgré des taux de croissance économiques très élevés sur ces dix dernières années, la République Dominicaine possède le taux de croissance économique le plus élevé de toute l’Amérique latine sur ces dix dernières années, avec par exemple un taux de croissance enregistré à 7% en 2015, il ne faut pas perdre de vue le fait que la République Dominicaine reste un pays en voie de consolidation économique. En comparaison avec Haïti, la situation de la République Dominicaine semble être un eldorado, bien qu'en réalité, la redistribution des richesses est très inégale, les disparités entre classe sociales sont colossales - Il y a, à la fois un nombre incalculable de voitures de luxe qui circulent dans la capitale et à la fois un nombre incalculable de personnes qui n’ont pas accès à l’eau et à l’électricité pendant toute la journée - et la dette publique et l’inflation ne cessent de croître. Cela engendre une multitude de problématiques internes dont les plus significatives sont la misère, le chômage et l’insécurité. Autrement dit, la République Dominicaine n’est pas en mesure d’accueillir économiquement un tel flux de population. Cette situation a également des répercussions néfastes sur les relations dominicano-haïtiennes puisqu’elle envenime des rapports déjà compliqués; et les Haïtiens bon à rien » à qui on avait demandé de venir faire le sale travail », deviennent dans l’imaginaire collectif dominicain des voleurs de travail et d’argent ». Ils sont alors rendus coupables de tous les maux, et se transforment en de véritables boucs émissaires. C’est ici une caractéristique typique » d’un problème de crise migratoire » qui peut, malheureusement aujourd’hui, s’observer dans de nombreux pays à commencer par le nôtre. Seulement, il me semble important de rappeler qu’une crise migratoire émane inévitablement d’un problème économique grave, généré par des conséquences politiques ou environnementales désastreuses, et qu'aucun citoyen ne quitte volontairement son pays dans ces conditions, mais au contraire, il y est contraint pour des raisons de survie. Bibliographie indicative Rapports du CFI, Les flux commerciaux entre Haïti et la République Dominicaine », Port-au-Prince, le 25 Mars 2016, page données sont à prendre avec précaution, car il est très difficile d’obtenir des données quantitatives exactes sur la zone étudiée. Elles sont, cependant, significatives quant à la gravité du déséquilibre commercial Fadjah Durandisse, La degradación ambiental de Haití tiene un impacto devastador en futuro nación caribeña », Hoy digital, 6 août 2019. Adresse URL Lisania Batista, el estado invierte en la salud de haitianos RD$ 5,300 millions », Diario Libre, 2013 Haut

carte de la république dominicaine et haiti